Hélène Racicot helene64@videotron.ca 22 juillet 2001
Historique
de cas
J'ai subi un très grave
accident de la route le 11 juillet 1981, suite à cela je suis demeuré
paraplégique avec section complète de la moelle épinière au niveau
D-5 à D-7. Ma copine alors âgée de 16 ans est décédée suite à
de multiples fractures et un traumatisme crânien.
Malheureusement à
cette époque les lois pour conduite dangereuse ayant causés la mort
existaient mais n'étaient pas appliquées. Les poursuites étaient déjà défendues.
Vu mon âge (17 ans) et
que ma condition le permettait, je suis retourné au étude de 1982 à 1984.
J'ai commencé à travailler comme conseillère en voyage jusqu'en 1990 ou des
problèmes de santé mon obligé à arrêté. Suite à ces problèmes je n'ai
jamais pu retourner travailler et depuis, je reçois un salaire de
remplacement de revenu de la SAAQ pour un cas de rechute. À partir de 1990 un
long combat contre la maladie causée par ma condition commençait et n'est
toujours pas terminé.
Depuis ce temps, j'ai
eu à subir un minimum de 35 opérations. Plusieurs greffes causés par des
plaies (7), extraction de pierres à la vessie (5), reconstruction de la
vessie en vue de créer une urostomie (4), réparation d'une fistule entre la
vessie et le vagin (2). Puis d'autres hospitalisations pour des phlébites et
3 embolies pulmonaires, pour d'autres infections et finalement pour les
amputations. Mais je vous dirais que pour la société mon cheminement semble
normal !!!
En tous cas, c'est le
sentiment que j'éprouve..
Mes relations avec les
agent d'indemnisation et de réadaptation ont toujours été cordiales
jusqu'en 1995. Pourquoi ? Je ne puis l'expliquer moi-même. Comparativement à
plusieurs bénéficiaires, je n'ai jamais exagéré dans mes demandes de
services ou de matériels. Sans généralisé, mais j'en ai connu plusieurs.
EN 1998 la SAAQ a
investit près de 30 000.00$ dans la modification de mon logement et je sais
que ceci est grâce à mon conseiller en réadaptation (Réal Lachapelle,
Laval) qui m’a aidé par ses conseils et en me référant au bonne personne
pour construire mon dossier pour que le tout soit accepté. Malheureusement on
ma retiré du programme de réadaptation... même si j'en ai toujours besoin.
(aide personnelle à réviser, réévaluation en ergothérapie, etc.) Je crois
personnellement que cela dérangeait les technocrates de Québec d'avoir un
conseiller qui pour une fois travaillait pour améliorer la condition d’une
bénéficiaire.
Depuis un certain temps
on me harcèle continuellement pour avoir toutes sortes de rapport, donc le
dernier en liste, une réévaluation de produit d'urologie que j'utilise. La
SAAQ a décidé que je coûtais trop chère et maintenant ils veulent
m'imposer un nombre limité de produit essentiel 'sac de nuit, 2 par
mois, cathéter, 6 par mois, sac d'urostomie, 8 par mois, etc.'. Ce que je
trouve inconvenant dans tout ca, c'est que cela fait 20 ans qu'ils paient,
sans que j'aie jamais eu de problèmes, et que je n'ai jamais fait de demande
excessive. Des rapports médicaux ils en ont à plus finir car depuis 20 ans
j'ai passé un minimum de 6 à 7 ans en tout dans les hôpitaux. Des
prescriptions de produits utilisés et de médicaments sont tous consignés
dans ces mêmes dossiers.
Suite à une infection
du à des plaies au niveau des pieds j'ai du me faire amputer en dessous du
genou, la jambe droite en février 1998 et l'autre jambe en novembre 1999. Être
paraplégique et amputé ce n'est pas une petite affaire. Moi qui vivais comme
un ouragan toujours entre deux pays, j'ai du diminuer mes ardeurs. J'ai
perdu énormément d'autonomie, même si j'arrive encore à vivre seul, je ne
puis malheureusement transférer dans mon automobile aussi facilement. Je vis
de très grande frustration mais je garde le morale car je suis une éternelle
optimiste.
Je limite les déplacements
car cela me demandent beaucoup d'effort. Dernièrement la SAAQ ma justement
demandé d'aller rencontrer une infirmière de l'institut de réadaptation
pour faire la liste de mes produits urologiques et vu ma situation l'infirmière
la complété par téléphone. Et bien croyez-le ou non, mon agent d'indemne
(Louise. D.) ma fait une crise en me disant que cela n'avait aucune valeur une
évaluation par téléphone. Malgré les explications que j'essayais de
fournir, elle a osé me dire que je n'étais pas quadriplégique….. ( Je
suis juste paraplégique et amputée ! ) Que si je ne présentais pas à
l'institut elle arrêterait de payer quoi que ce soit à partir du 16 juin !
Des menaces, encore des menaces !!
J'ai l'impression que
la société fonctionne souvent en menaçant plusieurs bénéficiaires pour
obtenir les informations qu'elle veut, même si ce n'est pas pertinent à
l'accident. Personnellement, je suis certaine que quelques-uns d'entre nous
ont des dossiers " noirs " parce soit-on à fait une plainte ou une
demande de révision.
Bon, je reviens à ma
chère agent à Québec, elle était d'une agressivité que je n'ai jamais vu
auparavant chez d'autre agent. Un manque de respect pour ma condition et un je
m'en foutisme énorme. J'ai tenté de lui faire comprendre que cette demande
était abusive mais elle en revenait toujours a dire que si la SAAQ demandait
quelque chose, j'étais obligé de répondre à cette demande. De plus, juste
pour être un peu plus méchante elle me dit que je devrais repasser cette
expertise dans 3 ans. Comme si ma situation avait changé depuis les 10
dernières années ! Et changerait dans les 3 prochaines années.
Suite à cette
conversation j’ai vu noir, pas de rage, j’ai eu à peine le temps de téléphoner
à quelqu’un de proche et je suis parti. J’ai eu comme une sensation que
mon cerveau ne suivait plus les ordres que je voulais lui donner. Bizarre et
dangereux car on perd toute orientation et sensation. Tout ce que je me
souviens c’est que je me suis réveillé avec quelqu’un à mes côtés qui
me disait de me calmer. Il paraît que je demandais à mon grand-père de
venir me chercher…sans tomber dans le mélodrame, ce que je déteste, j’ai
eu peur.
Je suis fatiguée, écœurée,
avec cette dernière conversation qui est venu me chercher une bonne partie de
mon énergie, aujourd’hui je dis “ca suffit”. Je suis rendu à une étape
de ma vie ou tout ce qui à un rapport avec mon handicap et les batailles que
je dois mener viennent me chercher au plus profond de mon être. Aurais-je
droit à un répit un jour ? Est-ce que la SAAQ va arrêter de tourner le
couteau dans la plaie et me permettre d'oublier que c'est eux qui me font
vivre ? Que j'ai eu un accident de voiture et on dirait que c'est de ma faute
!
Peut-on m'expliquer
pourquoi on ressent presque une culpabilité quand on reçoit un remplacement
de revenu ? Pourquoi doit-on accepter de se faire harceler par ses
technocrates ? Pourquoi se laisser parler ainsi ? Pourquoi, suite à une décision
de séquelles permanentes doit-on toujours justifier les revenus que nous
recevons de la SAAQ ?
La SAAQ dans la
brochure de promotion de ces services dit et je cite
Le régime d'assurance
automobile, c'est la police d'assurance de tous les Québécois.
Il indemnise tous les
citoyens du Québec de façon équitable, humaine et efficace.
Voilà l'un des
meilleurs régimes d'assurance automobile au monde.
Peut-on croire qu'elle
ose dire cela. Et elle en dit encore beaucoup plus dans d'autre publicité
pour faire oublier la réalité de ce qu'elle est vraiment. Il n'y à que ceux
qui ont étés accidentés pour comprendre l'énorme mensonge qui se cache
derrière ses dirent.
Bon, aujourd'hui j'ai
un autre problème, si la SAAQ si dit une assurance alors je crois
personnellement qu'elle devrait assurer tous les aggravations qui découlent
de notre condition. Dans mon cas, suite à des prises de médications en
grandes quantités. De multiple antibiothérapie, de la cortisone, de
l'insuline et plusieurs anesthésie, ma santé n'a fait que se détériorer.
Plus encore depuis les amputations qui ont causé trois embolies pulmonaires,
des infections multiples, des transfusions sanguines et de plaquettes. J'ai même
commencé à faire du diabète, surtout causé par la prise de cortisone, mais
la SAAQ dit que cela ne découle pas de l'accident !!!
Mon système
immunitaire est très fragile et j'attrape tout ce qui passe. Je continue à
me battre car je crois vraiment que la vie en vaut la peine, même si j'ai mes
périodes de découragement. Mais tous ces traitements ont eu comme effet une
détérioration de mes dents, de ma vue et maintenant le retour permanent du
diabète. Je dois être en mesure de prouver que ceci est en lien direct avec
ma condition, même si cela une évidence pour le commun des mortels. Pour la
SAAQ c'est une autre histoire.
J'essaie présentement
de monter un dossier avec les médicaments et traitements reçus et qui ont eu
un effet sur cette situation. Pas facile. J'aurais besoin de toutes idées ou
aides qu'on pourrait m'apporter et qui sait, peut-être que mon cas aidera
d’autre accidenté dans l'avenir. J'espère que je ne rêve pas et que je
pourrai réussir à me faire payer par la SAAQ la réparation de mes dents et
les lunettes dont j'aurai besoin sous peu.
Si je travaillais,
j'aurais sûrement une assurance au travail qui couvriraient tous ces frais,
comme à l’époque. Trouver donc une compagnie aujourd’hui qui me vendrait
ce genre d'assurance avec un dossier médical de cette envergure. Aucune
compagnie ne va m'assurer et nous sommes plusieurs dans cette situation. Donc
si la SAAQ nous donne un salaire, leur assurance, dont il vente les mérites
devraient assurer tout ce qu'une assurance médicale rembourse même si on
doit payer un minimum de notre poche.
J'attends vos
commentaires et suggestions.
En toute amitié
Hélène Racicot